Barme Froide
Vendredi 12 août 2016
Ce matin, j’ai la rapidité d’un escargot. Je pars de l’appartement quand il est déjà presque 11h, direction Flaine. J’achète mon billet et accède aux télécabines. Une fois arrivée aux Grandes Platières, je descends vers l’Est, rejoindre le col au pied de la Tête Pelouse. Je longe ce mont vert en me dirigeant vers des Lapiaz. Sur eux se prélasse une marmotte au soleil, elle se dandine dessus.
Peu après ce spectacle inattendu, je peine à trouver mon chemin, il y a de multiples sentiers tracés par les moutons et je ne sais lequel je dois suivre. Je reviens sur mes pas, sors ma carte et réussi à déterminer quelle direction je dois prendre. La route que j’emprunte me fait enjamber une barrière souple et me voilà au milieu d’un troupeau de moutons. J’essaie de passer au travers de ces petites bêtes de la manière la plus douce possible, je ne suis pas à ma place. Une fois passé le troupeau, je récupère la large piste du GR et me dirige vers les chalets de Sales. Je me balade au milieu d’un bel alpage sur un étroit sentier pendant un long moment, et vers 14h, j’aperçois au loin le petit hameau — il est temps de casser la croute.
Après une bonne pause et une courte méditation, je repars et traverse presqu’aussitôt les chalets. C’est un petit havre de paix... rempli de randonneurs ! Heureusement, je quitte sous peu cette cohue et remonte sur des rochers avant de prendre un sentier, ou plutôt une direction, qui me fait grimper le long de l’extrémité Est de Barme Froide. La randonnée se transforme en rando-escalade. Je suis aux anges. Le dénivelé déroule rapidement quand un petit groupe de bouquetins traverse ma route, quelques mètres au-dessus de moi. Je fais quelques pas de plus, un dernier individu passe à 5 petits mètres sous moi. Il s’arrête, me regarde et continue sa route tranquillement. Un peu plus haut, je passe devant une grotte où gazouillent des oisillons. Barme Froide est magnifique. Le temps s’arrête.
Suite à cette montée incroyable, je me retrouve au pied du Désert de Platé. Le topo que je suis me demande alors de traverser les lapiaz, en direction de la Tête Pelouse, en suivant une faille... et le temps s’étant arrêté me voilà en retard sur mon programme et devant partir à l’aveuglette. Je décide de ne pas suivre la direction de la Tête Pelouse et de partir un peu plus sur la gauche pour essayer d’atteindre les Grandes platières avant que les télécabines ne s’arrêtent.
Je grimpe à une rythme soutenu et me surprends moi-même. Dansant sur les lapiaz, je vis dans mon rêve. Concentré sur ma respiration, l’altitude défile rapidement. J’aperçois la gare au loin et me retrouve bientôt sur la piste du GR, il est 17h15. Les télécabines sont fermées depuis 15 minutes mais ce n’est pas grave, je suis heureuse d’être arrivée là-haut à cette cadence, sans suivre de voie toute tracée et sans qu’une goutte d’eau ne soit tombée du ciel malgré les nuages de plus en plus menaçants. Je monte en direction de la gare pour faire une petite pause sur les bancs installés en terrasse.
Un quart d’heure plus tard j’attaque le retour à Flaine à pied en suivant le chemin large et pierreux du GR 96. La descente se fait tranquillement et après 2 petites heures de marche, j’arrive au parking.
La journée fut plus longue que prévue, à force d’avoir passé la monté de Barme Froide la tête en l’air et après un retour à pied non prévu, mais j’en ai plein les jambes et la tête. Je vais conter de belles histoires à Morphée.