Marion Blanc

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Bref, j’ai quitté les réseaux sociaux

Il y a quelques semaines, j’ai quitté les réseaux sociaux que j'utilisais. Je vous explique pourquoi vous ne me retrouverez plus là-bas.

Publications erratiques, esthétique & “Awesome”…

Ça faisait quelques années que je vivotais sur Facebook et Instagram. J’y allais de manière sporadique, je publiais anarchiquement et je trouvais de moins en moins d’intérêt à y passer du temps. Je me servais de ces réseaux pour partager mon travail photographique, découvrir de nouveaux artistes et me divertir pendant les longues soirées d’hiver.

J’ai tenté plusieurs fois de m’y “remettre” (quand on part comme ça, ça sent le boudin on est bien d’accord). J’ai essayé au moins trois fois de relancer mon activité sur Insta, de publier quotidiennement ou hebdomadairement et ça capotait toujours. Je finissais par sauter un jour, une semaine… puis retour aux abonnés absents. J'avais beaucoup de mal avec la régularité, j'appréciais assez peu le processus et je n'arrivais pas à créer la communauté que je voulais sur ces plateformes. Et il semble que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans ce monde-là. La publication régulière semble être la considération sine qua non pour ne pas finir aux oubliettes de l'algorithme, le type de contenu aussi.

J’avais, en effet, l'impression que pour “marcher” sur les réseaux sociaux, il fallait pratiquer un certain type de photographie. De ce que je vois, il y a majoritairement de la photo grand public, type publicité (poses longues de cascades d’eau, une nana sur un éperon rocheux au bord d’un gouffre ou encore cette satané photo d’un mec à barbe avec une chemise à carreaux et une tasse de café dans les mains). Malgré un choix d'abonnement assez sélectif, ces images finissaient toujours par arriver sur mon fil d'actualité d'une manière ou d'une autre… (suggestions, publicités…) sans oublier de noter le nombre de likes ou de commentaires que ces images généraient, ce qui avait tendance à me laisser perplexe.

J’ai tenté de me conformer aux standards que je voyais sur les réseaux sociaux mais ça ne me comblait pas du tout. Ce n’était pas ma pratique de la photographie.

J’étais souvent aussi déçu par les commentaires ou messages que je pouvais recevoir. Un assez plat “Magnifique!”, “Awesome”, “Nice shot”… Trop vide de sens à mon goût.

“C’était mieux avant” et Conclusion

J’ai connu Facebook en 2009. C’était cool. Pas de publicités. On voyait ce que les copains publiaient. Alors bien sûr, ce n’était pas plus riche de sens que maintenant. Le nombre de publications que j’ai faites ou lues du type “va manger”, “aime pas les sushis” ou “s’ennuie” se compte sur les doigts de 10000 mains. Mais bon, c’était ludique et plus direct. C’est le souvenir, certainement un peu romancé, que j’en ai.

Les publicités ont envahi les plateforme ainsi que des centaines de photos (au début, on ne postait pas de photos si ma mémoire est bonne). Facebook est devenu très visuel, trop bordélique à mon goût et je m’y perd. Pareil sur Instagram qui est désormais noyé de publicités, de vidéos et qui se transforme en Tik Tok avec ses Reels.

Je me noie dans cette masse d'information qui s'est complexifiée avec le développement de ces plateformes.

Du coup, j’ai décidé de partir parce que je n'avais plus envie de me forcer. Ce site internet sur lequel vous me lisez, c’est mon écrin à moi, taillé sur-mesure. J’y fais ce que je veux, je lui donne la forme que j’ai envie et qui convient à ce que je produis. Je fais mon moule à moi et je paie pour ça.

J’ai désactivé mon compte sur FB pour conserver Messenger sur lequel j’échange encore avec quelques amis ou de la famille. Instagram, j’ai tout simplement supprimé mon compte (après l’avoir désactivé et être revenu pour une énième tentative de publication régulière… qui a tenue 5 jours. Oui oui… I'm human).

Je ne dis pas que j'e n’y reviendrai pas un jour. Mais j'aimerais une plateforme dans laquelle je n'ai pas l'impression de me noyer visuellement, qui ne me punisse pas parce que je ne fais pas de reels, de vidéos, ou parce que je suis partie en vacances. Je préférerai payer pour l’utiliser plutôt que d’en être le produit (If you don’t pay for the product, you are the product). J'aimerais pouvoir valoriser et partager mon travail, découvrir de nouveaux artistes, simplement.

D’autres photographes font avec les réseaux sociaux et essaient de les rendre vivants à leurs manières. Voici les comptes Insta préférés de Dani Litovsky, photographe qui tient une newsletter particulièrement intéressante. Elle parle aussi de cette déception de l’évolution d’Instagram dans son introduction et de sa manière de l'aborder pour valoriser son utilisation.

Une autre lecture qui peut vous intéresser, l'article de Thomas Hammoudi Allez tous vous faire foutre (article au titre provocateur j'en conviens). Pour se décomplexer. Parce qu'après tout, on est obligé de rien.

En attendant l’avenir,

à bientôt, ici.


Épilogue

Un mois après ça, j’ai définitivement supprimé mon compte Facebook. Pour couper avec le passé notamment.

Six mois plus tard environ, je me suis recréé un compte FB. Ça me manquait de ne pas pouvoir communiquer avec 2-3 personnes avec lesquelles j’échangeais uniquement par Messenger. Je ne publie presque rien, quand j’ai une réelle envie seulement. Vu que je suis “amie” avec une trentaine de personnes qui ne sont pas acro non plus aux publications intempestives, je ne lis pas le flux de post ou presque (les quelques publications se trouvent en haut de ma page).

Un an après ça, je me suis recréé un compte insta mais privé. Je ne consulte pas le fil de publications qui ne contient que des suggestions vu que je suis une dizaine de personnes pour l’instant (je ne compte pas dépasser 25-30 comptes suivis). Ça me permet de consulter les quelques comptes que je suis manuellement et ainsi d’éviter la saturation visuelle. Et je ne me prends plus la tête sur le contenu ou la fréquence de publication. Pour l’instant j’ai posté 3 photos ou séries de photos ; issues de mon téléphone ; sans #hashtag ; juste quand j’en ai envie. Là encore, ça me manquait de ne pas pouvoir consulter les quelques comptes qui m’apportaient de la valeur, ni de pouvoir poster quelques images qui n’iront certainement pas sur mon site.

Bref, expérimenter, essayer, ré-axer, vivre.

Même si j’espère toujours un jour pouvoir payer pour ne plus avoir de publicités ou de suggestions sur ces plateformes.