Flaine au pas de course
Dimanche 7 août 2016
10h, direction Flaine en cette belle journée ensoleillée. Je me gare, mets mes chaussures et c’est parti ! Après quelques minutes de marche, j’arrive au pied des Télécabines, prends mon ticket, me dirige vers l’entrée.
Je monte dans une cabine avec deux petites familles. L’un des garçons confond les pierres avec de la neige, ce qui a le don de faire sourire tout le monde et de mettre les parents dans l’embarras. Quinze minutes plus tard, me voilà débarquée à 2500m d’altitude, avec en face de moi, le Mont Blanc. Divin.
Je pars vers l’Ouest, Sud-Ouest pour tenter de rejoindre le début du sentier menant au Col du Colonney. Je parle de sentier, mais je devrais plutôt parler de « direction ». Le désert de Platée est un immense lapiaz où il est difficile de se repérer et d’avancer. La visibilité est d’à peu près de 20m.
Je me dirige un peu trop vers le Sud, mes pensées perturbées par le nombre de personnes présentes sur le site. Après une trentaine de minutes, je finis enfin par être un peu plus seule et à retrouver un certain calme. Je dégaine ma carte. Difficile de dire où je suis. Je pense être descendu trop bas et pars en direction Nord-Ouest. Je me fais arrêter par une famille qui me demande si je veux voir des bouquetins. Une trentaine de mètres en contrebas, quatre bouquetins se dorent la couenne au soleil sans que notre présence ait l’air de les déranger le moins du monde.
Je remercie cette famille et continue mon exploration. Après de longues errances je finis par trouver un marquage qui confirme mon instinct. Sous peu j’arrive au Col du Colonney. Je prends ensuite la direction de la Tête des Lindars. L’ascension est difficile et le terrain accidenté casse mon rythme. Je galère.
Après une vingtaine de minutes je tombe sur un nouvel attroupement de bouquetins, aussi peu effrayés que le premier. Encore dix courtes minutes et me voici aux Lindars. Il est déjà 13h30. Je me mets à l’ombre sous l’arrivée du Télésiège, avec en contrebas le village de Flaine. Je mange un bout vite fait en étudiant ma carte. J’ai erré près d’une heure sur les Lapiaz et j’ai peur de ne pas pouvoir faire le tour que j’avais prévu.
Je me remets en route et tombe sur un panneau qui m’indique que le refuge devant lequel je veux passer est à 1h de marche. Je fais un peu de calcul mental et je décide d’y aller au culot.
En pressant le pas, l’heure se transforme en trois quarts d’heure. C’est le but que je m’étais fixé pour essayer de rattraper mon retard. Sur la descente, dès que je lève la tête, je peux profiter d’une vue imprenable sur le massif du Mont Blanc.
Une fois en bas, j’emprunte le chemin juste au-dessus du refuge et m’arrête au poteau indicateur. La terrasse du refuge est pleine et une dizaine de tentes sont plantées juste en face. Je comprends ces randonneurs, la vue est simplement stupéfiante. Le Mont Blanc nous domine et je pourrais rester ici des heures et des heures.
L’affichage m’indique qu’une heure trente me sera nécessaire pour remonter aux Grandes Platières, les télécabines d’où je suis arrivée. Le sentier que j’arpente est une variante du GR96 sur lequel je m’élance doucement. Je croise souvent du monde en remontant le GR, le sentier est superbe et mon rythme s’adapte parfaitement à celui du chemin. Sur le point de croiser un couple, je commence à me ranger sur le côté quand l’homme s’arrête et m’affirme que ceux qui descendent doivent laisser passer ceux qui montent. La plupart des randonneurs que j’ai croisés aujourd’hui n’étaient pas aussi courtois !
Le rythme de mon ascension est tellement régulier, que j’en oublie presque le temps qui passe. Je manque de perdre le GR un moment, ce qui me rappel à l’ordre, mais pour peu de temps puisque j’atteins sous peu le Col du Colonney. Un panneau m’indique que je suis à 30 minutes de mon but final et il n’est « que » 16h, j’ai bien compensé mes errances matinales. Plus j’approche des Télécabines, plus il y a du monde. Les lapiaz aux alentours constituent un sentier géologique. Une famille m’arrête pour savoir si j’ai aperçu des bouquetins plus bas. Malheureusement, ceux que j’avais vu sur les coups de midi étaient bien plus loin.
Je continue ma route et joue aux funambules sur les failles rocheuses, légère comme une plume.
16h30, j’atteins les monstres de fer qui me redescendront à 1600m d’altitude. Je monte dans une cabine avec une famille franco-slave. Nous glissons dans les airs, ma journée touche à sa fin.