Tête des Saix depuis Vernant

Col de Vernant Flaine montagne herbe neige

Jeudi 03 juin 2021

Il est déjà 10h passé pour un départ sous les nuages. Je me mets en route depuis le parking de Vernant pour aller jusqu'au lac du même nom. Après plus de quatre mois sans montagnes ni photo, je m'arrête tous les deux mètres pour profiter et prendre quelques clichés.

Il n'y a personne dans le coin. Les chalets d'alpage et buvettes ne sont pas ouvertes en ce début de saison. La neige par contre est encore présente un peu partout.

Après avoir traîné des pieds, me voici arrivée au Lac de Vernant qui se trouve sous la glace. Les télésièges vides ont les pieds au sec quant à eux.

J'entends des voix sans visage près du télésiège de Corbalanche que je m'amuse à prendre en photo (le télésiège, pas les voix hein).

J'hésite fortement à faire demi-tour. Les nuages sont de plus en plus gris et on dirait qu'il va pleuvoir. Je vérifie Chamonix Météo qui n'était pas très heureuse ce matin mais la mise à jour tombée vers 9h est beaucoup plus optimiste. Pas de pluie avant la fin de journée finalement. Et comme pour confirmer cette prédiction, les nuages s'éclaircissent et laissent entrevoir un peu de ciel bleu.

Je continue donc mon ascension et me retrouve rapidement sur de la neige. Je n'aurais jamais cru qu'il y en aurait autant à cette période.

Je bifurque en dehors du sentier pour avancer plus facilement sur la terre ferme. Je laisse le Col de Vernant sur ma droite pour partir en direction de la Tête des Saix. Je remonte ce qui est une piste de ski en plein hiver, et qui ressemble toujours un peu à ça d'ailleurs. Je passe la plupart du temps le nez en l'air, à dégainer l'appareil photo toutes les deux secondes et profiter du paysage.

Je suis éberluée par toute cette neige. C'est à croire que les montagnes n'ont pas encore changé de saison.

Une fois là-haut, j'en profite pour manger un bout sur la terrasse du Croc Blanc, fermé. Il est déjà plus de 13h30. J'ai la terrasse pour moi toute seule et je peux même profiter des sortes de bancs sur les côtés pour me poser un peu face au Mont-Blanc.

Après avoir profité du soleil, du cirque des oiseaux et d'une mouche suicidaire, je reprends ma route. J'avais prévu de rejoindre la Pointe de Cupoire mais je ne sais pas par où aller, ni si ce sera accessible.

J'erre entre les télésièges et finis par apercevoir la piste que je dois descendre. Je prends un peu de hauteur vers le télésiège de Coulouvrier pour m'assurer que la descente sera possible.

Après vérification, je m'engage sur cette piste encore recouverte de neige (jusqu'à plus d'un mètre par endroits). Il fait de plus en plus chaud et il n'y a pas une once de vent.

La descente, pas particulièrement intéressante (une piste de ski c'est loin du petit sentier bucolique), me mène à la Pointe de Cupoire qui a été écrêtée il y a quelques années pour faciliter l'effort aux skieurs (à une époque il fallait beaucoup pousser sur les bâtons pour arriver au bout de la piste Perce-Neige, maintenant c'est une rigolade. Je ne comprends pas trop pourquoi on casse les montagnes alors que les gens viennent en montagne parce qu’il y a des montagnes. Bref).

Je continue encore un peu pour prendre une autre piste qui mène au Lac de l'Airon.

L'Alpage est complètement déserté. Les touristes ont été remplacés par une armada de grenouilles qui envahissent les berges du lac. C'est étrange de voir la montagne abandonnée ; ou peut-être juste telle qu'elle est sans nous.

Je m'assois quelques minutes pour observer la faune et trouver mon chemin. Je suis censée récupérer un sentier qui rejoint Vernant mais impossible de le localiser sous la neige. Aucun panneau ou balisage pour m'aider non plus.

Après un bon quart d'heure de galère, carte et smartphone à la main, je finis pas suivre le gps pour partir dans la bonne direction. J'enjambe un torrent grâce à un petit pont et me retrouve par dessus le sentier.

J'ai rejoint une sente beaucoup plus sympathique que les pistes empruntées auparavant. Celle-ci traverse le Bois de Corbalanche et longe la montagne pour me faire retourner du bon côté. Je croise enfin un poteau (le premier depuis le Lac de Vernant), couché par terre.

Au milieu de cette ambiance surréaliste, je rejoins tranquillement le parking, il est presque 18h. Plus qu'à rentrer, la pluie commence seulement à tomber.


 
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