Tête de Louis-Philippe Again

Les Carroz village montagne Haute-Savoie forêt

Dimanche 06 juin 2021

Il fait beau aujourd'hui ! Ou presque. Enfin le temps a l'air de se maintenir et l'on pourrait même avoir droit à un peu de soleil et de ciel bleu cet après-midi pour changer.

Je pars à pied de l'appartement de mes parents pour prendre la direction d'un sentier que j'ai déjà parcouru plusieurs fois. Tête de Louis-Philippe, à nous deux !

Je commence par descendre en direction du Torrent de l'Epine pour rejoindre le GR96 et la Colonnaz. Le sentier est pentu, le précipice jamais loin. J'essaie de ne pas trop traîner pour ne pas manger à pas d'heure comme d'habitude et avoir une chance de faire ma pause là-haut. L'avenir nous dira que c'est un échec.

Dans la dernière partie de la descente, il y a de plus en plus de feuilles mortes. Je sais que ce passage est traître et je me méfie. Pas suffisamment apparemment ; en témoigne ma glissade et le bleu que je récolte sur le derrière.

Je récupère un semblant de dignité et arrive au torrent. Et là, surprise ! Le pont qui s'est effondré il y a deux ans je crois n'a toujours pas été reconstruit. A la place, un tronc de sapin fait office de passerelle précaire. Je donne un coup de pied dedans pour vérifier sa solidité et la base bouge de deux centimètres. Rassurant.

Je décide de traverser le cours d'eau à pied. Pieds nus bien sûr et c'est parti pour une cure de jouvence ! La fraicheur du ruisseau me fait perdre au moins 15 ans et danser comme un singe.

Une fois de l'autre côté, je renfile mes chaussures (et mon âge) avant d'attaquer la remontée. Ce bout de GR au balisage presqu’effacé, me permet de remonter jusqu'au hameau de la Colonnaz. Sur les abords on peut voir les traces des précédents orages. De gros blocs de pierre sont tombés, tous comme certains sapins. On dirait même qu'une partie de la falaise est sur le point de se détacher. Elle a glissé de quelques centimètres en tout cas.

Une fois là-haut, il est presque quatorze heures, mon ventre crie famine et je n'ai pas la foi de faire les 50 minutes de montée qui me séparent de la Tête de Louis-Philippe d'après le panneau.

Une pause déj' sur le bas côté ce sera. Je m'arrête à l'entrée du hameau, sur un rocher au milieu des fleurs, juste à côté de la ferme aux gouttes d'eaux.

Je n'avale pas l'intégralité de mon repas car je sais ce qui m'attend juste après : 30 minutes d'une montée bien raide et sans répit.

Je repars rapidement, traverse le hameau et prends mon courage à deux jambes.

Après une demi-heure de souffrance sur un sentier bien pierreux (souffrance est peut-être un brin exagéré, mais bon, c'est moi qui écrit), je profite d'un redoux pour rejoindre le Col de la Frête.

J'entends quelques voix au loin. Puis deux 4x4 apparaissent.

Je dépasse les deux petits chalets pour rejoindre mon objectif du jour. Le panorama là-haut est sublime, comme d'habitude. La Pointe d'Areu se pavane, bien que quelques nuages essayent de l'en empêcher.

Je reprends ma route, explore un peu les alentours du sommet puis je rejoins à nouveau le Col de la Frête pour partir vers la deuxième partie de mon odyssée.

Quelques coureurs me doublent. Nous nous recroiserons plusieurs fois jusqu'à la Tête du Chevet. Ces sportifs transpirants viennent du Nord (le département) et poussent jusqu'au Lac de Flaine. J'aime bien ces courtoisies de randonnée. Ça donne un côté plus humain à nos aventures parallèles.

Quant à moi, je rejoins le Col du Cou. Mes jambes en ont ras-le-bol (effet pandémie ?). Il reste une bonne heure et demi de marche. Je fais l'impasse sur le Lac auquel je me rends habituellement pour rester en bon terme avec mes guiboles.

Le soleil cogne et l'air se fait rare. Pas comme les nuages gris qui arrivent.

A la Tête du Chevet, je revois mes coureurs une dernière fois au milieu de champignons géants. Puis j'attaque la redescente vers Plaine Joux.

Je passe par l'Echerre que la carte IGN a orthographié “l’Echelle” quand la pluie commence à tomber. C'est un peu redondant ces averses de fin de journée.

Après Plaine Joux j'arrive au Pas-à-l'Âne pour récupérer un chemin forestier qui mène aux Servages.

Me voici de retour aux Carroz qu'il faut encore que je traverse avant de rejoindre mes pénates. J'avais l'espoir d'attraper une boisson houblonnée mais tous les bars sont fermés en ce dimanche soir. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.


 
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